Né en 1945 à Providence (États-Unis)
Décédé en 2001 à San Francisco (États-Unis)
Après avoir été acteur pour le metteur en scène Richard Foreman ( né en 1937 ), Stuart Sherman se décide à créer ses propres pièces. Plutôt que de chercher à formuler un style et une écriture, il décide de commencer avec ce qui est déjà là : son propre corps et les objets qui l’entourent. C’est ainsi que débute ce qu’il nomme de façon générique les Spectacles. Ce titre est choisi avec ironie dans la mesure où il s’agit d’utiliser, sur une table pliante, un ensemble d’objets des plus banals qu’il appelle des cheap artifacts ( artefacts bons marché ) et qu’il est le seul à manipuler. Ces quelques composants annihilent tout effet spectaculaire. En tout ce sont 18 « Spectacles » qu’il a créés. Il intervient seul dans douze d’entre-eux et fait intervenir des collaborateurs dans les six autres.
Stuart Sherman se donne ainsi littéralement en spectacle, ou plutôt, ce sont ses difficultés à écrire qui sont mises en scène et finissent par donner naissance à un vocabulaire. Ses gestes se bornent à associer des objets. En les mettant côte à côte, les uns sur les autres ou les uns après les autres, des sortes de séquences apparaissent.
Histoires, saynètes ou phrases, les agencements qu’il formule font appel aux capacités d’analyse ou de déchiffrage des spectateurs. On assiste bien à l’apparition de chaînes de signifiants, même si leur sens reste incompréhensible. Avec ses Spectacles, Stuart Sherman propose ainsi de remplacer les mots par des associations et met son public face à la création d’un langage fait d’objets.