Sergio Verastegui

Né en 1981 à Lima (Pérou)

 

 

Sergio Verastegui pratique aussi bien la photographie que la peinture, l’installation ou la sculpture. Ses œuvres sont réalisées à partir de matériaux qu’il récupère et réemploie. Il utilise les
« restes » de notre société, comme une forme de recyclage, avec une économie de moyens et de gestes. En cela, son travail peut être mis en lien avec celui des artistes de l’Arte Povera (qui utilisent des matériaux dit « pauvres » pour créer leurs œuvres) ainsi que du Nouveau Réalisme (mouvement français des années 60 qui prône un retour à la réalité à travers l’utilisation de représentation ou d’objets reconnaissables).

Sa démarche peut être vue comme une forme d’archéologie contemporaine, qui déplace les objets de leur contexte d’origine. Le travail de Sergio Verastegui questionne ce qui fait mémoire, en choisissant des objets qui tendent à disparaitre.  
L’artiste part souvent d’un accident qu’il observe à l’intérieur ou à l’extérieur de son espace de travail. Puis, il cherche à reproduire cet accident de façon préparé et contrôlé.

Dans la série Scar, chaque photographie représente un fragment de nature. L’artiste scarifie l’image laissant une marque violente qui altère le papier et vient en révéler la fragilité. Ces incisions font penser aux messages que l’on voit parfois gravés sur les arbres et permettent à l’auteur de marquer sa présence, de s’immortaliser dans la nature. Pourtant, Verastegui rappelle que cette nature n’est pas éternelle et que les actions de l’homme deviennent des actes de destruction. Ici, les cicatrices sont portées par l’image de la nature, et non par la nature elle-même. L’artiste joue donc sur le rapport du contenant et du contenu, ainsi que sur le statut de l’œuvre qui ne peut plus être définit uniquement comme une photo mais devient sculpture.