Né en 1926 à Détroit (États-Unis)
Décédé en 2001 à Tucson (États-Unis)
Robert Breer s’intéresse en début de carrière à l’Abstraction géométrique, puis a ensuite abordé des questions liées au mouvement et à la temporalité. Il réalise alors des films d’animation, devenant l’un des artistes les plus représentatifs du cinéma expérimental américain des années 1950.
Dans les années 1960, il crée les Floats (flotteurs), des sculptures d’un nouveau genre, mêlant art minimal et art cinétique. Ces sculptures sont dotées de moteurs et de roues invisibles leur permettant de se déplacer très lentement, de manière presque imperceptible. Dans une sensation d’apesanteur, elles dessinent des trajectoires aléatoires en toute autonomie.
Les Floats sont produits à différentes échelles : de l’œuvre monumentale aux multiples de moins de 10 cm de hauteur. Pour les concevoir, Robert Breer associe les formes géométriques simples et épurées de l’art minimal aux enjeux d’un « spectacle » ludique. Leur mobilité leur confère une dimension poétique qui les dégagent des conventions de l’exposition de sculptures sur socle. Les Floats perturbent ainsi les codes de l’exposition car elles génèrent un trouble chez le visiteur qui n’arrive plus à savoir qui des œuvres, du bâtiment ou de lui-même a réellement bougé.
En 1970, cette sculpture livre une nouvelle vision du monde à la fois grave, utopique et humoristique; pourtant, à cette époque, elle aura du mal à être reconnue comme une œuvre d’art à part entière.