Né en 1963 à La Châtre (France)
En associant de façon totalement invraisemblable des éléments a priori inconciliables, ou entre lesquels on ne pouvait imaginer raisonnablement le moindre rapprochement, Richard Fauguet nous propose des œuvres drôles et aberrantes. Abolissant toutes les frontières de genres et de cultures artistiques, il mêle joyeusement culture savante et populaire. En associant matériaux triviaux du quotidien et chefs-d’œuvres de l’histoire de l’art, il met à mal le présupposé sérieux de l’art et remet en question nos habitudes culturelles et perceptives.
Ainsi, dans Sans titre (Brancusi) (2009) Richard Fauguet associe l’image d’une œuvre appartenant à l’histoire de l’art moderne : une sculpture en marbre de l’artiste roumain Constantin Brancusi (1876-1957), à un élément du quotidien, un bec verseur de sucrier. En incrustant ces becs verseurs dans des cartes postales figurant certains classiques de la sculpture moderne et contemporaine (Brancusi, Dan Flavin, Picasso…), l’artiste fait apparaître des personnages qui prennent, par l’emploi de cet attribut inattendu, des airs de Dark Vador des temps modernes ou de chevaliers avec leur heaume. Cette figure du chevalier est récurrente dans le travail de Richard Fauguet.
Par un simple geste, jouant d’une analogie formelle à la fois impertinente et affectueuse à l’égard du « grand art », l’artiste concourt à faire émerger une œuvre pleinement burlesque en rendant hommage à ses maîtres (Brancusi, Dan Flavin, …). Il porte ainsi un regard distant et amusé sur son époque et l’histoire de l’art.