Philippe Fernandez

Né en 1958 à Paris (France)

 

Conte Philosophique (La Caverne) , 1995-1998, film 35mm transféré sur vidéo, noir et blanc, sonore, durée  : 14min

 

Artiste, musicien, scénariste, réalisateur, Philippe Fernandez se consacre à la réalisation de films de cinéma, dont il a jusqu’à présent signé scénarios, réalisations, montages, décors, musiques et bandes son. Ses différentes activités se combinent au sein d’une même pratique « filmosophique » qu’il décrit comme « une démarche cinématographique qui aurait pour but de solliciter, par le film, et non sans plaisirs divers, la capacité du spectateur à réfléchir, à penser le monde, et éventuellement, par la même occasion, le cinéma ».

Véritables « traités cinématographiques de philosophie burlesque » en noir et blanc, ses trois courts métrages Conte philosophique (La caverne), 1998, Réflexion, 1999 et Connaissance du monde (Drame Psychologique), 2004, mettent quant à eux en scène les aventures d’un même personnage en quête de savoir, Don Quichotte moderne aux prises avec des situations symboliques, existentielles et cocasses.

Conte philosophique (La caverne), consiste en une adaptation de l’allégorie de la célèbre caverne de Platon. Dans le livre VII de La République, le philosophe y décrit un dispositif de projection naturelle d’ombres animées visibles au fond d’une caverne, tenues pour des objets réels par des esclaves enchaînés à l’intérieur de celle-ci. Dans sa démonstration, il désigne sous le terme d’images « d’abord les ombres ensuite les reflets qu’on voit dans les eaux, ou à la surface des corps opaques, polis et brillants et toutes les représentations de ce genre » opposant alors la vérité aux illusions et à la vision superficielle des choses. Transposant la caverne dans une salle de cinéma isolée en pleine nature, au fronton orné du mot LUX, Philippe Fernandez en réactualise le sens et la portée 25 siècles plus tard. Soit un homme en costume-cravate, s’arrachant à la contemplation passive d’un écran dans une salle obscure pour aller découvrir ce qui se trouve au-dehors. D’abord ébloui par la lumière aveuglante du soleil et confronté à l’étrangeté de ce monde qu’il découvre, il va faire l’expérience de ces « représentations » via un bout de pellicule, un rétroviseur de voiture ou une boîte à chaussures.