Nés à Hong-Kong en 1969 (Chine)
et à Wolverhampton en 1966 (Royaume-Uni)
Depuis une dizaine d’années John Wood et Paul Harrison ont mis leurs corps au centre de saynètes burlesques, des sketchs composés pour être captés et restitués sous la forme de vidéos. Récemment, le travail des deux anglais a pris une nouvelle dimension avec l’introduction d’objets.
Une des qualités majeures de cette œuvre réside dans la spontanéité de sa réception par le public, immédiatement frappé par l’évidence comique et formelle des propositions du duo. Mais paradoxalement cette œuvre se construit sur une généalogie complexe. Ce sentiment d’évidence, de jeux de mots visuels se réfère aussi bien à l’histoire de l’alliance entre performance et vidéo qu’à l’héritage du cinéma burlesque muet et à une culture populaire du gag et du slapstick.
Dans la famille de Wood & Harrison se croisent aussi bien les travaux de la chorégraphe Simone Forti, que les réflexions sur la théâtralité de Robert Smith ou les exploits forains des Flying Wallendas ( cirque dans lequel les artistes performaient la plupart du temps sans sécurité ), les cascades de Buster Keaton, les délires télévisés d’Ernie Kovaks ( acteur et humoriste américain ) et une tradition d’attaque contre le modèle muséal du white cube.
Night and Day est ainsi une œuvre d’une demi - heure dans laquelle la lumière et l’ombre sont les premiers personnages. Un claquement d’interrupteur assure à la fois l’action et la liaison de cette succession de propositions pour des situations sculpturales, narratives ou tout simplement absurdes. Fragmentaire par sa structure et ses moyens, l’œuvre ne s’apprécie pas moins sous la forme d’un continuum, assuré par une unité de lieu ( l’atelier de l’artiste ) où chaque instant trouve un rebondissement quelques épisodes plus tard.