Né en 1962 à Paris
Depuis 2001, Cécile Le Talec mène une recherche sur les langues sifflées, langues miroirs, utilisés par quelques communautés dans le monde. L’artiste s’intéresse ici aux frontières entre le langage, la musique et l’espace. Ce travail a conduit l’artiste à aller à la rencontre de différentes populations, notamment en Espagne (Iles Canaries / La Gomera), au Mexique (Etat de Oaxaca) et en Chine (Provine de Guizhou). “Par mes rencontres avec des linguistes, des phonéticiens, des musiciens et des compositeurs, cette oeuvre se nourrit du langage sifflé et construit des récits où le matériau mélodique est la matrice d’un ensemble de vidéos, sculptures, photographies, dessins, pièces sonores.
Les oeuvres correspondent à des “explorations” polymorphes aux confins de la langue, du chant et du paysage”. Les oeuvres de Cécile Le Talec se présentent sous la forme de sculptures, photographies, vidéos et installations sonores qui sont réalisées en regard, en écho, avec et autour de la langue sifflée, chantée, parlée, murmurée, qui constitue un centre d’intérêt préoccupant, voir obsédant pour l’artiste. Prosodie offre au lecteur une double lecture silencieuse. Il s’agit d’un texte/partition écrit en s’inspirant d’une forme musicale de fugue, continue et sans ponctuation. L’écoute des sons émis par les oiseaux est rendue audible par l’utilisation de phrases phonétiques, onomatopées, dont le vocabulaire a été défini par les ornithologues. Ces phrases mélodiques rythment la lecture et constituent un environnement sonore. Cette “strophe” est un refrain sans fin dans laquelle le lecteur se laisse porter par le bruissement de la langue. La seconde lecture est “musicale” de par les lignes de portée qui rayent, oblitèrent et barrent le texte. Les phonèmes qui correspondent aux notes musicales ont été extraites du texte afin de transformer les phrases en support d’écriture musicale. Les notes apparaissent aléatoirement dans le corps des mots. Leur déchiffrement permet ainsi une interprétation musicale.